Des membres du Front anti-expulsion étaient présents aux côtés de Benoît ce jeudi 17 novembre pour le soutenir et dénoncer la violence des expulsions de logements, surtout quand elles sont ordonnées par un service public, ici un CPAS, sensé nous protéger!
Un grand (ironique) bravo au CPAS, à l'huissier, au juge, à la police, aux déménageurs et au serrurier qui ont accompli le travail !
Jeudi 17 novembre à 9h du matin, Benoît Tielemans a été expulsé de son logement par le CPAS d’Etterbeek. Il n’avait pourtant nulle part où aller : le voilà condamné à la rue.
Cette condamnation nous paraît d’autant plus choquante qu’elle a été orchestrée par un Centre Public d’Action Sociale dont la mission est de veiller au bien-être de chaque citoyen. De plus, aucune raison ne justifiait de libérer impérativement les lieux et aucune proposition concrète de relogement n'a été faite à Benoît. Il est simplement expulsé parce que son temps pour trouver un autre logement est écoulé. Il n'a rien trouvé ? Tant pis pour lui.
Cette condamnation nous paraît d’autant plus choquante qu’elle a été orchestrée par un Centre Public d’Action Sociale dont la mission est de veiller au bien-être de chaque citoyen.
La seule chose que le CPAS a fait pour aider Benoît, c'est le convier à la "table du logement" qui n'est qu'une mise à disposition de matériels (ordinateurs, téléphones) et des conseils de recherche permettant de chercher un logement sur le marché privé. Mais le marché privé est rude, tout le monde le sait bien. Les prix sont exorbitants et les discriminations y sont courantes. Encore la semaine passée, Benoît a visité un appartement qui lui convenait. Mais quand la propriétaire a appris qu’il disposait du revenu d’intégration du CPAS, elle lui a dit qu'elle n'acceptait que les personnes qui travaillent. Quant au logement social, inutile d'espérer, l'attente est de plus de 10 ans et cela ne fait que deux ans que Benoît est inscrit sur les listes.
Nous, Front Anti-Expulsions, nous ne comprenons pas que le CPAS veuille à tout prix expulser Benoît alors qu'il n'a nulle part où aller. Le marché privé du logement est inaccessible pour toute une série de personnes, que ce soit pour des raisons financières, familiales ou de santé. L'état doit assurer des alternatives pour toutes ces personnes. On ne peut pas accepter qu'elles soient condamnées à la rue !
Ce dont Benoît a besoin, c’est d’un logement correct et pérenne. Ce n'est pas la première fois que Benoît est expulsé. Non pas parce qu'il ne sait pas garder un logement, mais parce qu'il se retrouve à chaque fois dans des situations résidentielles temporaires et souvent inadaptées. Ces logements temporaires le maintiennent dans une situation précaire qui l’empêche d’aller de l’avant, aggravant son anxiété et sa dépression. Comment se soigner et élaborer des projets quand on ne sait pas si on aura un toit au-dessus de la tête à la fin du mois ?
Des solutions existent pourtant. La crise du COVID a montré que les autorités pouvaient réquisitionner des hôtels pour loger les personnes à la rue. L’arrivée des réfugiés ukrainiens a permis de débloquer toute une série de logements qui existaient pourtant déjà auparavant. Dans le bâtiment où habite Benoît, trois logements, vides depuis 2015, ont été rénovés en quelques jours pour accueillir des familles ukrainiennes. Cet exemple remarquable montre que des solutions sont possibles, ce n'est pas une fatalité.
Benoît a fait appel de la décision d'expulsion, mais le CPAS a quand-même exécuté le jugement sans attendre.
Expulser Benoît n'a pas arrangé pas sa situation, au contraire ! Il est maintenant à la rue ! L'expulsion n'est jamais une solution !
PAS D'EXPULSION SANS RELOGEMENT !
STOP EXPULSIONS
Presse :
DH : https://www.dhnet.be/.../benoit-expulse-de-son-logement.../
Bruzz : https://www.bruzz.be/.../woonsector-klaagt-uitzetting...