En pleine crise de l'accueil et du logement, alors que les températures deviennent mortelles, l'Etat Belge veut encore mettre des personnes à la rue. Rendez-vous devant le tribunal de première instance (13, rue des Quatre Bras) lundi 19 décembre à 13h30.
18 personnes, dont des enfants, des personnes âgées, des hommes et des femmes sont menacées d'expulsion. Ils et elles occupent depuis 3 ans un bâtiment dont l'Etat Belge est propriétaire. Aujourd'hui, l'État estime qu'ils ne peuvent plus y rester, malgré le fait qu'aucun projet n'est prévu prochainement pour le bâtiment et qu'aucune urgence ne justifie cette expulsion.
Les habitant.e.s et leur conseil ont réussi, in extremis, a reporter l'expulsion initialement prévue le 20 octobre. Sans la résistance des habitant.e.s, la mobilisation et l'intervention d'un avocat, l'État belge les aurait expulsé sans leur laisser l'occasion de se faire entendre face au jugement d'expulsion. Aujourd'hui, ils vont en appel au tribunal de première instance. Un rassemblement a lieu devant le tribunal, soutenu par le Front Anti-Expulsion.
« L'état belge estime qu'ils ne peuvent pas prendre la responsabilité de laisser les habitants dans le bâtiment qui n'est pas aux normes et justifient ainsi l'expulsion. Mais quand l'alternative c'est la rue, cela ne tient pas la route. Vu la présence d'enfants, de personnes âgées et de personnes en situation de précarité sociale et économique, au coeur de l'hiver, il parait impensable que soit procédé à une expulsion. Au lieu d'expulser, d'autres solutions pourraient être proposées par l'Etat : sécuriser le bâtiment et proposer une convention d'occupation, mettre un accompagnement social en place pour reloger les habitant.e.s, ou proposer des vraies solutions de relogement.»
Une requête d'appel a donc été déposée par l'avocat des habitants pour solliciter la suspension de l'expulsion ou, à tout le moins, un délai de grâce permettant de trouver une solution de relogement. Diverses décisions internationales épinglent le comportement fautif des autorités étatiques qui ont expulsé des personnes occupant un terrain sans titre ni droit sans recherches sérieuses d'alternatives.
A Bruxelles, 4000 expulsions ont lieu par an, soit 11 par jour. Le rôle de l'Etat devrait être de protéger ces personnes, non pas de les expulser. Pour dénoncer cette injustice et soutenir les habitant.e.s, rendez-vous devant le tribunal de première instance (rue des Quatre Bras 13) lundi 19 décembre à 13h30.