Le mardi 26 septembre, les occupants de l'Hotel Galia se sont fait expulser illégalement de leur logement. La police, alertée par le propriétaire des lieux (la Régie foncière de la Région Bruxelles-Capitale) a constaté l'occupation du batiment et a décidé, dans la foulée, d'en expulser les habitants. Aucun jugement, aucun arrêté, aucune sommation, aucun moyen mis en œuvre pour reloger les personnes qui avaient trouvé refuge dans le bâtiment! Au contraire, violences, insultes et coups ne sont pas épargnés pour faire sortir les habitants de leur logement.
Le Front Anti Expulsion a été alerté et s'est rendu immédiatement sur place, signalant au représentant du propriétaire sur place la totale illégalité de l'action. Des appels avec le service juridique de la Régie Foncière s'en suivent. Celle-ci estime que si les personnes sont parties, c'est de leur propre volonté. N'ayant pas donné l'ordre explicite à la police d'expulser, ils semblent plutôt satisfait de cette initiative, au mépris de la loi. Le fait que nombreux habitants habitent le bâtiment depuis plusieurs mois n'est pas pris en compte.
Une partie des habitants revenus sur place après le départ de la police, la Régie rappelle les force de l'ordre, pour "faire constater la présence des occupants" selon leurs mots, officieusement pour poursuivre l'expulsion. Cette fois, la présence des membres du Front permet de leur rappeler la loi avant qu'ils n'entreprennent l'action. Pour forcer l'expulsion, la Régie foncière invoquera tout d'abord un soi-disant flagrant délit, alors que personne n'est pris en pleine effraction et qu'il est évident que les personnes habitent là depuis plusieurs mois. Puis la Régie invoquera l'insécurité supposée du bâtiment, en soumettant aux officiers un rapport des pompiers, malheureusement insuffisant pour forcer l'expulsion. La police n'a pas d'autre choix que de confirmer : poursuivre l'expulsion relèverait de l'illégalité. Cette fois elle refuse donc de procéder à l'expulsion, et les habitants sont autorisés à réintégrer leur logement… Mais jusque quand?
Cette histoire est doublement préoccupante :
- Comment se fait-il que la police puisse procéder à de telles pratiques et expulser, de manière violente, de sa propre initiative?
- Comment se fait-il qu'une instance publique comme la Régie Foncière de la Région de Bruxelles-Capitale se permet de se retrancher derrière des actions illégales pour mettre des dizaines de personnes à la rue?
Suite à cette journée mouvementée, le Front Anti Expulsion et des acteurs sociaux sont en concertation pour tenter de trouver une solution permettant une occupation du bâtiment dans les meilleurs conditions. Il serait déplorable que la Région de Bruxelles Capitale, qui a dans ses missions de veiller au respect du droit au logement de ses habitants, mette à la rue des gens sans aucune solution de relogement.